BAC (Ferdinand). IMPORTANTE CORRESPONDANCE AUTOGRAPHE adressée par Fer...
lot n°145 Livres anciens et Modernes
BAC (Ferdinand). IMPORTANTE CORRESPONDANCE AUTOGRAPHE adressée par Ferdinand BAC (1859-1952) à Renée de BRIMONT (1880-1943). ENVIRON 227 LETTRES et CARTES autographes signées (parfois en plusieurs parties numérotées pour les cartes) couvrant la période du 12 juillet 1910 à Pâques 1943 [probable dernière lettre adressée par F. Bac à R. de Brimont avant son décès], certaines agrémentées de petits dessins originaux ou de bois gravés. Cet échange épistolaire se clôt avec 3 CORRESPONDANCES (de mai à décembre 1943) adressées par F. Bac à Amédée Gèze, commissaire en chef des Chantiers de jeunesse des Pyrénées, à propos du décès de la baronne Renée de Brimont. BEAU TÉMOIGNAGE, sur une période de près de 33 années, de la complicité et de l’amitié entre ces deux personnalités artistiques et mondaines françaises de la 1ère moitié du XXe siècle. Cette correspondance est souvent enjouée et badine : « Depuis que Anna de Noailles et Jean Cocteau ont entraîné Jules Lemaître chez les bistrots du 14 juillet la France ne vit plus que pour ce "scandale". Lemaître en est très ennuyé. J’ai déjeuné avec lui. » (Lettre du 29 juillet 1912) parfois acerbe : « J’ai traité hier avec [Léon] Daudet pour la publication intégrale des "Souvenirs d’Exil" soit 400 pages ! Pauvres lecteurs ! » (Carte du 18 mai 1913) ou bien encore ironique : « Or donc Colette est venue et pendant vingt minutes elle a parlé de sa voix douce et mélancolique de la vertu, de l’honneur, de la bonne conduite des gens de Music-Hall, de leurs bébés, de leur solidarité, de leur esprit de famille. C’était une joyeuse escroquerie. » (Lettre du 13 février 1913). Mais cette correspondance se fait plus grave lorsque F. Bac évoque la 1ère guerre mondiale et se teinte aussi parfois de réflexions politiques à l’allure prophétique : « Alfred Fabre Luce est de retour de Berlin et de la Ruhr. Venant de la source d’information la plus sûre il affirme que nous allons très lentement mais sûrement vers une crise sociale et économique sans précédent dans l’histoire de l’Europe. Nul accord ne pourra être conclu, valable et de bonne foi de part et d’autre ! Ce que la guerre a laissé debout, la Paix l’achèvera. » (Lettre du 8 août 1923). La situation mondaine de F. Bac est telle qu’elle lui permet également de rencontrer des personnalités politiques de 1er plan comme en témoigne son entrevue avec Benito MUSSOLINI [carte imprimée représentant Mussolini en tricorne - 1937 ?] : « Mes entretiens avec Mussolini (2e audience) demanderaient un long papier… Ce qu’il m’a dit était tout à fait imprévu, insoupçonnable. Mais je dois cela au fait que je ne représente ni la politique, ni la diplomatie, ni la Presse. Je l’avais trouvé de très mauvaise humeur. Il était comme un lion derrière sa table. Une heure après il était devenu tellement amical qu’en prenant mon bras et en me reconduisant il m’a dit qu’aussitôt après mon retour de Sicile il désirait me revoir et causer avec moi dans la liberté absolue, sans aucune contrainte. » Enfin, l’âge aidant, cette correspondance est parfois émaillée d’une certaine mélancolie : « Dans l’impossibilité de travailler, de créer, d’imaginer, j’ai classé ma correspondance depuis cinquante ans ! Je vois ma vie entière passer et vos lettres y sont tissées comme des roses. C’est l’image de toute une moitié de siècle. » (Lettre du 17 juillet 1926). TRÈS BEL ENSEMBLE.
Estimation : 400 - 600 €
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LIVRES ANCIENS ET MODERNES
Le 10 novembre 2023 à 14:30