La création de l’Ecole des Beaux-Arts de l’Indochine (EBAI) à Hanoï (1/4)

par | Nov 19, 2021 | Art d'Asie

Depuis quelques années, l’art vietnamien connaît un véritable succès dans les salles des  ventes. A l’heure où les enchères s’envolent, retour sur cet engouement inédit.

A l’origine, une école

La création de l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de l’Indochine (EBAI) marque un  véritable tournant dans l’histoire de l’art vietnamienne.  

La  création  de  l’EBAI  est  essentiellement  liée  à la  rencontre  de  deux  hommes :  Victor  Tardieu  (1870-1937),  peintre  académique  français,  et  Nam  So’n  (1890-1970),  artiste  vietnamien  autodidacte. 

Nam Son. Flickr ©manhhai

Lauréat  en  1920  du  prix  d’Indochine(1) organisé  par  la  Société Coloniale des Artistes Français(2), Victor Tardieu reçoit une bourse pour partir un  an  au  Vietnam.  A  Hanoï,  alors  qu’il  est  chargé  de  réaliser  un  immense  décor  pour  l’amphithéâtre  de  la  future  université  de  la  ville,  il  rencontre  Nam  So’n(3).  Les  deux  hommes,  impressionnés par  le  talent  des  jeunes  artistes  vietnamiens,  réalisent  l’importance  de  créer la  première  école  des  beaux-arts  d’Indochine.  Le  gouvernement  colonial  français,  conforté  par le  succès  de  l’Ecole  nationale  d’Alger(4) et de  l’Ecole  des  Beaux-arts de Tunis(5), soutient le projet. C’est ainsi que l’Ecole supérieure des Beaux-Arts  de l’Indochine (EBAI) ouvre ses portes à Hanoï en 1925. 

Victor Tardieu La Métropole dans l’amphithéâtre de l’Université d’Hanoï. Flickr. ©manhhai
Eleves de l'EBAI derrière leur maître. Flickr. ©manhhai

Sur le modèle  de l’Ecole  des Beaux-Arts  de  Paris, la  formation  de l’EBAI  dure  5  ans.  Le dessin académique, la perspective, le modelage, la composition  selon les codes  occidentaux  ainsi  que  l’histoire  de  l’art  et  l’archéologie  y  sont  enseignés. En  parallèle,  des conférences sont organisées afin d’améliorer la culture générale des futurs diplômés  et d’encourager leur curiosité. 

Soucieux  de  proposer  un  parcours  d’excellenceVictor  Tardieu,  premier  directeur  de  l’EBAI, sollicite les lauréats du prix d’Indochine pour enseigner le dessin et la peinture à  ses  élèves.  Afin  de  renforcer  le  prestige  de  l’école  et  assurer  un  bel  avenir  aux  futurs  diplômés, le nombre d’élèves sélectionné est limité. En ce sens, la première promotion  de  l’histoire  de  l’Ecole  Supérieure  des  Beaux-Arts  de  l’Indochine  ne  compte que  six  élèves dont les célèbres Mai Thu et Lé Phô.

L’EBAI a pour vocation d’accueillir tous les  étudiants de l’Indochine française souhaitant s’orienter vers les métiers des beaux-arts,  en réalité la majorité d’entre eux vient d’Hanoï et du Tonkin. 

Si  les  enseignements  sont  principalement  occidentaux,  Victor  Tardieu  et  Nam  So’n, souhaitent également enseigner à leurs élèves les techniques extrêmes orientales  comme  la  peinture  sur  soie  ou  sur  laque.  L’Ecole  Supérieure des  Beaux-Arts  de  l’Indochine  formera de  nombreux  artistes  vietnamiens de  renom  au  style  caractéristique, entre tradition et modernité

Ecole des Beaux-Arts. Travaux d'élèves.©humazur.univ-cotedazur
  1. A cette époque, tous les lauréats des prix coloniaux recevaient une bourse leur permettant d’effectuer un voyage  d’étude. En contrepartie, ils étaient souvent chargés de réaliser sur place une œuvre en l’honneur de la  France.
  2. La Société des Artistes Français voit le jour en 1909. De nombreux prix offrant une bourse de voyage sont associés à ses expositions.
  3. Victor Tardieu, à la recherche de modèle pour exécuter sa commande, sollicite l’aide de Paul Monet  (directeur du Foyer des étudiants annamites). C’est à cette occasion, qu’il rencontre Nam So’n.
  4. L’Ecole supérieure des Beaux-Arts d’Alger (ESBA) a été créée en 1843
  5. L’Ecole des Beaux Arts de Tunis a été fondée en 1923

 

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