Depuis quelques années, la bagagerie et la maroquinerie de luxe suscitent un véritable engouement lors des ventes aux enchères. Témoignages d’une époque révolue, étendards du savoir faire des plus grandes maisons françaises, ces pièces extraordinaires atteignent des prix records. Sur ce marché en pleine expansion, la maison Vuitton fait figure d’exemple.
Les Vuitton : malletier de père en fils
1.Louis Vuitton
Alors qu’il n’a que 16 ans, Louis Vuitton décide de devenir malletier. Pour y parvenir, il se rend à Paris et débute son apprentissage chez Monsieur Maréchal. La bas, il y apprend les bases de la conception des malles et coffres de voyage.
Transportés dans des voitures à chevaux, sur des bateaux ou sur des trains, les bagages de l’époque souffrent. Les voyageurs les plus aisés font alors appel à des artisans pour emballer et protéger leurs affaires dans des malles spécifiquement conçues à cet effet.
Rapidement, Louis Vuitton se fait remarquer et alors qu’il n’a que 17 ans il ouvre son propre atelier. Sa renommée est telle que l’impératrice Eugénie en fait son emballeur exclusif. La maison Louis Vuitton Malletier est créée en 1854.
Très rapidement, Louis Vuitton à l’idée de remplacer le cuir des malles par un nouveau matériau plus léger, moins couteux et totalement imperméable : la toile gris Trianon. C’est une petite révolution dans le monde de la maroquinerie.
En 1858, il invente les malles plates et notamment la malle courrier et la malle Caine. Le traditionnel couvercle bombé est abandonné pour faciliter le transport.
En 1868, la première malle lit de la marque voit le jour.
Les malles Vuitton séduisent les plus fortunés. Jolies, pratiques et esthétiques : elles ont tous les critères pour plaire. Principalement destinées à une clientèle fortunée, les créations de Louis Vuitton ont un succès fou. C’est une entreprise florissante qu’il lègue à son fils George.
2. George Vuitton
Grâce à une communication parfaitement maîtrisée et ses inventions révolutionnaires, George Vuitton élèvera les malles de la maison au rang de mythe et contribuera encore un peu plus à la notoriété́ de la marque.
En 1875, il créé la malle armoire dite Wardrobe. C’est une malle de ce type qui a récemment été récemment vendu aux enchères par Primardeco.
En 1886, George Vuitton invente la serrure incrochetable. C’est une petite révolution qui transforme les simples malles de voyage en de véritables coffres forts. Brevetée, la serrure à gorge assure la sécurité́ des biens des voyageurs et est encore utilisée de nos jours. George Vuitton est également à l’origine de la toile Damier et Monogram qui feront la renommée de la maison dans le monde entier.
3. Gaston Vuitton
Gaston Vuitton succèdera à son père George et poursuit les améliorations sur les malles qui ont forgé la réputation de la maison Vuitton. Si les formes diffèrent, les finitions et la qualité́ également. A ce titre, toutes les malles Louis Vuitton n’ont pas la même valeur.
Le succès des malles Vuitton aux enchères
Louis Vuitton est probablement l’une des marques de luxe les plus prisées lors des ventes aux enchères. Les malles de la maison sont actuellement très recherchées par les collectionneurs pour leur valeur décorative et historique, plus qu’utilitaire.
De leur naissance jusqu’à aujourd’hui, les malles Vuitton n’ont cessé d’évoluer dans leur forme ou leur matériau et perpétuent un savoir faire unique au monde : malles cabine, malles penderies, malles à chaussures, malles courriers…
Les malles anciennes signées Vuitton, considérées comme de véritables œuvres d’art, ont de la valeur sur le marché de l’art. Plus une malle est rare, plus elle est chère. De même, une malle issue d’une commande particulière verra son prix considérablement augmenter. La rareté́, le format et l’état de conservation et plus précisément l’état de la toile, des coutures, du cuir et du système de fermeture sont à prendre en compte pour évaluer la valeur d’une malle Vuitton.
Enfin, certains modèles de la maison ont plus ou moins de succès aux enchères.
L’exceptionnelle malle armoire Wardrobe
Parmi les pièces mythiques de la maison Vuitton figure la malle armoire appelée Wardrobe. A l’occasion du changement de mode qui s’opère à cette période (tailleurs et robes sans garniture font leur apparition), Louis Vuitton fait sienne une invention née à Vienne quelques années plus tôt.
La malle Wardrobe est probablement de l’une des pièces les plus ingénieuses et les plus mythiques de la maison Vuitton. En permettant d’emporter sa garde robe partout, elle séduit rapidement la bourgeoisie. Louis Vuitton dans son catalogue de 1914, page 30 ne cessera de vanter les avantages de sa nouvelle création : « L’incontestable avantage de ces malles est de permettre de ne plus déballer en arrivant à l’hôtel. {…} C’est l’emballage réduit à son extrême simplicité́ et cela indépendamment de la facilité qu’on a de prendre la toilette désirée sans avoir aucunement à déplacer les autres. »
Aux malles armoires pouvaient également être ajoutés les secrétaires et les wardrobe-complets : malles de plus petites dimensions destinées aux linges et petites affaires.
Cette malle au succès immédiat fut produite en très grande quantité́ et il n’est donc pas rare de la retrouver aux enchères comme le révèle ce très bel exemplaire datant de 1927 vendu par Primardeco il y a quelques jours. A l’image de celle-ci, toutes les malles Wardrobe sont construite sur le même modèle : penderie sur la gauche et jeux de tiroirs sur la droite. En bon état, datée de 1927, cet exemplaire de malle Wardrobe a su séduire les collectionneurs et a été adjugé 14 400€ lors de la vente aux enchères du 12 juillet.
Progressivement, les malles Vuitton ont laissé leur place aux valises modernes plus maniables et moins encombrantes. Témoignages d’une époque révolue elles sont aujourd’hui très recherchées par les collectionneurs lors des ventes aux enchères et leur succès ne cesse de croitre !
