Considéré comme le fournisseur d’Europe le plus important de son temps, Jean-Baptiste Claude Odiot (1763-1850) aura transformé l’atelier familial en l’une des maisons d’orfèvrerie française les plus réputées.
Une destinée toute tracée
Fils et petit fils d’orfèvre, Jean Baptiste Claude naît le 8 juin 1763 à Paris. Reçu maître orfèvre en 1785, il prend, dès l’année suivante, la direction de la maison Odiot. Il exercera son activité jusqu’en 1827 et, jouissant des fastes de l’Empire, il conduira l’atelier familial au sommet.
S’il ne fut jamais l’orfèvre attitré de l’empereur, il est incontestablement l’un des plus grands de son temps. En 1801, il est chargé avec le joaillier Nitot de fabriquer l’épée consulaire de Napoléon Bonaparte. Cette pièce marque le début de son ascension.
L’orfèvre fournira les plus grands de son temps en France et en Europe. Madame Mère, Jérôme de Westphalie, l’impératrice Joséphine, la comtesse Alexandre Branicki ou le comte Nicolas Demidoff figurent parmi ses prestigieux commanditaires.
Le berceau du roi de Rome, la toilette de l’impératrice Marie-Louise (deux commandes passées par la ville de Paris) ou encore l’épée du sacre sont autant d’exemples de chefs d’oeuvres produits par Jean Baptiste Claude Odiot au cours de sa vie.
Le retour à l’antique
Marquées par le retour à l’Antique, les pièces produites à cette période font partie des plus grands chef d’oeuvre de l’orfèvrerie française.
Cette soupière, vendue aux enchères mardi 23 avril, témoigne de l’influence des motifs à l’antique à cette période.
Les couronnes de feuilles de laurier, les masques, les amours chevauchant un lion et une lionne, les frises de rais de cœur, de feuilles de laurier et de rinceaux feuillagés alternés de palmettes sont autant de motifs à l’antique particulièrement appréciés par l’orfèvre à cette époque.
Si Jean Baptiste Claude Odiot élabore un grand nombre de pièces en vermeil, les pièces en argent massif, à l’image de notre soupière, sont également présentes dans sa production. Les œuvres sortant de son atelier sont plus ou moins travaillées, plus ou moins chargées et présentent une grande diversité dans les motifs utilisés.
Un grand technicien
Jean Baptiste Claude Odiot doit surtout sa réputation à la mise au point d’une technique spécifique : la fixation. Elle consiste à fabriquer chaque élément séparément avant de les fixer sur la pièce principale à l’aide de petites vis et de boulon. C’est notamment cette technique qui a permis de réaliser les motifs en frise situés sur le corps de la soupière.
Un modèle unique
Cette soupière est caractéristique de la production de Jean-Baptiste Claude Odiot : majestueuse dans ses dimensions, équilibrée dans ses proportions et témoin du goût de l’époque quant à son décor, nul doute qu’elle saura séduire les collectionneurs lors de la vente aux enchères mardi 23 avril 2024 !
Cette importante soupière en argent 950, poinçon au premier Coq, de 35 cm de haut, pesant 6348 g et estimée 7 000 à 10 000 euros révèle tout le talent de Jean Baptiste Claude Odiot qui se place incontestablement comme l’un des plus grands orfèvres français de l’histoire.