A l’occasion de sa prochaine vente aux enchères, Primardeco présentera une dizaine d’oeuvres de l’artiste Maurice Chabas. Portrait de ce peintre symboliste français injustement oublié et bien souvent méconnu du grand public.
Des débuts académiques
Maurice Chabas naît le 21 septembre 1862 à Nantes et meurt le 11 décembre 1947 à Versailles. Son père, peintre amateur, encourage la vocation d’artiste de deux de ses fils (Maurice et Paul-Emile). Soutenu par son père, Maurice entre à l’Académie des Beaux-arts de Nantes où il sera placé sous la supervision d’Alexandre Jacques Chantron notamment. Après avoir effectué son service militaire, il s’inscrit en 1883 à l’Académie Julian à Paris.
S’ils suivent les mêmes enseignements, les deux frères emprunteront des voies bien différentes. Alors que Paul-Emile suivra les pas de ses maîtres et développera un style classique plutôt mondain dans lequel la figure féminine et le nu auront une place majeure, Maurice se détachera progressivement de la peinture académique au profit du symbolisme voir même de l’abstraction à la fin de sa vie.
Les Salons et leurs rencontres
Afin d’accroître sa notoriété, Maurice Chabas, comme tous les jeunes artistes de son âge, expose dans de nombreux salons et notamment au Salon des Amis des Beaux-Art de Nantes ou au Salon des artistes français. Au cours de l’une de ces éditions, il fait une rencontre déterminante dans sa carrière : celle du grand artiste Pierre Puvis de Chavannes qui influencera considérablement l’art de Maurice Chabas tant d’un point de vue stylistique que thématique.
Artiste sensible et mystique, Maurice Chabas soutient Josephin Peladan et participe à tous les Salons de la Rose-Croix.
Progressivement, Maurice Chabas parvient à se faire un nom dans la société bourgeoise de la fin du siècle et son atelier à Neuilly deviendra un lieu de rencontre important de nombreuses personnalités en vogue de l’époque comme les écrivains Léon Bloy et Maurice Maeterlinck, l’astronome Camille Flammarion, Josephin Peladan ou le professeur de médecine Charles Richet.
Le temps des commandes publiques
Artiste prolifique et complet, Maurice Chabas réalise de nombreux décors monumentaux dans la capitale comme celui de la mairie de Montrouge en 1884 ou celui de la mairie du 14e arrondissement de Paris en 1889.
A la fin du siècle, il obtient successivement la commande de quatre toiles marouflées pour le buffet de la gare de Lyon-Perrache et une toile d’envergure pour la grande salle du restaurant Le Train bleu de la gare de Lyon de Paris.
Au temps du symbolisme et du divisionnisme
Après avoir fui la Première Guerre Mondiale en Angleterre, Maurice Chabas revient s’installer à Paris. C’est alors que s’opère un changement majeur dans sa production artistique. L’héritage des peintres symbolistes et une pensée de plus en plus spirituelle et cosmique le poussent à une simplification stylistique toujours plus importante qui le mènera à l’abstraction totale. A la fin de sa vie, l’artiste peint presque exclusivement des sujets religieux proches de l’abstraction.
Cette toile, vendue aux enchères par Primardeco, révèle parfaitement le chemin parcouru par l’artiste au cours de sa vie : de l’académisme à l’abstraction en passant par le symbolisme et le divisionnisme.
Un artiste complet
L’oeuvre de Maurice Chabas ne se limite pas uniquement aux paysages, et sur les traces de Puvis de Chavannes, il réalisera de nombreuses allégories féminines, vêtues à l’antique et contemplatives. L’artiste signera également quelques portraits comme le témoigne cette toile présentée aux enchères le 23 septembre.
Maurice Chabas, l’amour pour la Bretagne
Dès 1890, l’artiste s’intéresse au symbolisme. Le paysage prend alors une place prépondérante dans sa production. Les titres « sérénité, contemplation, calme » reflètent parfaitement la sensibilité et la poésie de cet artiste tout comme son état d’esprit lors de la création de ses toiles.
Depuis le milieu du siècle dernier, de nombreux artistes viennent de toute la France et de l’Europe entière pour découvrir la Bretagne. Entre terre et mer, cette région fascine et nombre de peintres immortalisent ces paysages extraordinaires. Dans la plupart de ses toiles, Maurice Chabas peint la Bretagne comme en témoignent les oeuvres vendues aux enchères vendredi prochain par Primardeco.
Maurice Chabas est un peintre atypique et complexe qui tout au long de sa vie oscillera entre art monumental et peinture de chevalet, de l’académisme de ses portraits au symbolisme de ses paysages jusqu’à l’abstraction. Les oeuvres vendues aux enchères par Primardeco sont révélatrices de cet état d’esprit : élever l’esprit et révéler le beau.
Souvent méconnu du grand public, Maurice Chabas a pourtant beaucoup de succès sur le marché de l’art. En effet, ses compositions symbolistes, abstraites ou ses paysages bretons aux couleurs vives séduisent les amateurs d’art et les collectionneurs.
Les récents résultats obtenus pour des oeuvres issues d’une même collection en témoignent (l’ensemble ayant été adjugé 22 660€).
