Succès pour cette toile d’André Marfaing adjugée 29 200€ lors de notre dernière vente aux enchères consacrée aux tableaux XIXe et XXe. Retour sur la carrière et l’oeuvre de cet artiste-peintre toulousain dont la renommée ne cesse de croître.
De Toulouse à Paris
André Marfaing naît dans la ville rose en 1925. Après une scolarité classique, et attiré par le métier d’avocat, il entreprend des études de droit. Mais dès 1949, il quitte sa ville natale pour la capitale et se consacre entièrement à la peinture.
Jeune artiste à Paris, André Marfaing côtoie les grands artistes de son temps comme Bissière, Manessier ou Schneider. En 1952, il rencontre Pierre Soulages au salon des Surindépendants qui l’encouragera à délaisser la peinture figurative pour l’abstraction.
André Marfaing & le noir
« Le noir et le blanc me semblent avoir le caractère de simplicité, d’absolu et de rigueur qui me convient. » A.M.
Sur les traces de Pierre Soulages, avec qui il partage ses origines du Sud-Ouest, sa passion pour l’art roman et une même vision de l’art, André Marfaing étudie les possibilités qu’offrent le noir (mélange de toutes les couleurs), et le blanc (absence de couleurs).
Si sa rencontre avec Soulages est décisive sur son travail de la lumière et la recherche de l’insaisissable, André Marfaing développe sa propre démarche artistique, à la fois singulière et sensible. Considérer ses oeuvres comme de simples « copies » de celles de Soulages serait alors une grave erreur.
Une carrière florissante
A partir des années 50, André Marfaing multiplie les expositions et est récompensé par de nombreux prix. En 1953, sur l’initiative de son contemporain et ami Schneider, il participe au célèbre salon de Mai.
En 1959, André Marfaing participe à ses premiers événements d’envergure comme la Documenta à Kassel et la Biennale de Paris organisée au Musée d’Art moderne de la ville. Aux côtés des plus célèbres artistes de son temps comme Yves Klein, Martin Barré ou Joan Mitchell, André Marfaing fait sensation. La même année, il remporte le prix Lissone du meilleur jeune peintre.
En 1962, considéré comme le grand espoir de la peinture française, il est choisi pour représenter la France à la Biennale de Venise à côté de Manessier, Poliakoff, Messagier et Guitet.
A partir de 1969, les expositions s’enchaînent en France et à l’étranger.
André Marfaing aux enchères
Longtemps délaissé par les collectionneurs de peinture du XXe, la cote d’André Marfaing est aujourd’hui en constante progression. L’exposition qui lui fut consacrée au musée des Beaux arts de Quimper en 2017-2018 a probablement contribué au regain d’intérêt que connaît actuellement l’artiste.
Les tableaux, comme les oeuvres sur papier, ne cessent de prendre de la valeur au fil des ans. Une toile grand format peut facilement dépasser 100 000€ lors d’une vente aux enchères. Pour les formats plus réduits, les adjudications s’étirent de 15 000€ à 30 000€ en fonction de la qualité de l’oeuvre.
Pour André Marfaing, la peinture est « comme unes des aventures qui permet à l’homme de sortir du chaos ». Passionné, il consacrera toute son énergie à la recherche de l’abstraction vers une simplification extrême. A la fin de sa vie, il inverse le rapport entre le noir et le blanc et ses oeuvres sont plus lumineuses. Il décède subitement le 30 mars 1987.
