Symbole de l’art de vivre à la française, véritable pièce de luxe et de collection, l’argenterie est encore aujourd’hui très appréciée sur le marché de l’art. Si ses qualités esthétiques et historiques sont indéniables, sa valeur financière liée au cours du métal l’est tout autant.
Pourquoi argenterie ?
Le Dictionnaire Larousse définit l’argenterie comme un « ensemble de pièces (vaisselles, couverts et accessoires) en argent ou en métal argenté servant aux usages de la table. Plus généralement, on désigne par argenterie « tout ustensile ou objet décoratif en argent ».
L’argenterie fait partie de la grande famille de l’orfèvrerie. En effet, l’orfèvrerie est l’art de mettre en valeur artistiquement certains métaux réputés précieux. Attention cependant à ne pas la confondre avec la bijouterie et la joaillerie.
D’une chocolatière XVIIIème à une ménagère signée Christofle, les pièces d’argenterie sont diverses, variées et nombreuses sur le marché de l’art :
- Arts de la table : service à thé ou à café, couverts, pot à lait, etc.
- Objets de décoration : bougeoirs, pièces en cristal et en argent, chandeliers, etc.
- Petits objets luxueux comme les étuis à cigarettes, les tabatières, etc.
- Objets d’art sacré : crucifix, calice, ostensoir, etc.
Mais alors comment à partir de simples lingots de métal, le maître orfèvre parvient-il à réaliser de véritables oeuvres d’art et pièces de collection ?
L’argent peut être travaillé grâce à diverses techniques parmi lesquelles la ciselure, la gravure, l’estampage, etc. C’est bien souvent grâce à l’association de plusieurs techniques qu’un maître orfèvre parvient à réaliser un chef d’oeuvre d’argenterie.
L’argenterie, entre rôle social et valeur refuge
Longtemps perçue comme un moyen de montrer sa fortune et d’asseoir sa réputation, l’argenterie tenait une place importante dans les grandes demeures. Traditionnellement considérée comme une réserve monétaire, elle était précieusement conservée et parfois vendue pour faire face aux difficultés.
Monogrammées ou armoriées, les pièces d’argenterie comme les théières ou les verseuses étaient souvent aux armes de la familles. Ces marques, extrêmement précieuses et étudiées avec la plus grande attention, révèlent l’histoire d’une pièce d’argenterie.
Si son rôle social est moindre aujourd’hui, sa valeur financière intimement liée au cours du métal reste importante.
Quels sont les poinçons pour l’argenterie ?
Les poinçons, obligatoires pour toute pièce supérieure à 30 grammes d’argent, sont généralement visibles à l’oeil nu mais doivent être très finement observés avec une loupe pour les identifier et donc déterminer la valeur d’une pièce d’argenterie. En effet, ils donnent bien souvent des informations sur la qualité du métal, la date, le lieu de fabrication et le maitre orfèvre à l’origine de l’objet.
De plus, pour la vente aux enchères d’une pièce d’argenterie, quelles que soient sa nature et son ancienneté, le commissaire priseur est dans l’obligation de préciser le poinçon et le titre.
1. Les poinçons anciens ou Les Fermiers généraux
Jusqu’en 1791, les poinçons des Fermiers généraux sont utilisés pour l’argenterie avant de laisser leur place aux poinçons modernes.
Il existe 4 poinçons des Fermiers généraux pour l’argenterie :
- Poinçon de maître ou poinçon d’orfèvre qui donne des informations sur l’orfèvre (initiales du maitre) et la ville (souvent la lettre). Il est en général très peu lisible.
- Poinçon de titre ou poinçon de jurande (correspondant au taux d’argent) : il s’agit souvent d’une lettre couronnée et atteste la qualité de l’alliage.
- Enfin, le poinçon de charge et le poinçon de décharge qui certifient le paiement de l’impôt.
Ainsi, les poinçons Fermiers généraux utilisés jusqu’en 1791 permettent de connaitre très rapidement l’orfèvre, la ville, et l’année où la pièce a été réalisée.
2. Les poinçons modernes
Avec la Révolution française, les quatre poinçons des Fermiers généraux sont supprimés et remplacés par les poinçons dit modernes.
- Le poinçon au Coq utilisé de 1798 à 1819.
- Le poinçon Vieillard utilisé de 1819 à 1838.
- Le poinçon Minerve, déesse des métiers, utilisé depuis 1838.
A partir de 1838, en France, le système des poinçons est simplifié. Désormais, tout objet fabriqué en argent massif doit obligatoirement comporter deux poinçons :
- Le poinçon de maitre en forme de losange
- Le poinçon de garantie : tête de Minerve ou tête de sanglier ou de crabe en fonction de la taille de l’objet.
Les poinçons de garantie
L’argenterie est traditionnellement associée à des pièces en argent dit « massif ». Or, l’argent étant un métal précieux extrêmement mou, les pièces d’argenterie ne sont jamais en argent pur mais sont, au contraire, fabriquées grâce à un alliage d’argent et de cuivre. La quantité d’argent peut alors varier. C’est pourquoi, une pièce d’argenterie est toujours apposée d’un poinçon de garantie qui certifie le titre c’est-à-dire la teneur en métal pur. Le poinçon de garantie certifie la qualité de l’alliage et donc la quantité de métal précieux contenu dans la pièce d’argenterie.
En France, les titres en usage pour l’argent sont :
- 1er titre : 925 à 950 gr d’argent pour 1 000 gr de métal représenté par une tête de Minerve dans un rectangle.
- 2eme titre : 800 gr d’argent pour 1 000 gr de métal représentée par une tête de Minerve dans un rectangle aux bords arrondis.
A l’étranger, les poinçons utilisés pour les pièces d’argenterie sont différents.
Comment expertiser une pièce d’argenterie ?
L’estimation d’une pièce d’argenterie varie selon plusieurs critères :
- La date de réalisation. Généralement, plus la pièce est ancienne, plus elle a de la valeur.
- Le modèle : certaines pièces liées à une mode ou à une époque sont plus recherchées par les collectionneurs et feront donc grimper les enchères plus facilement.
- Le cours de l’argent : tout comme l’or, il existe un cours de l’argent qui varie tous les jours. Il doit ainsi être précisément étudié pour que la pièce d’argenterie soit vendue aux enchères au meilleur moment.
- La quantité d’argent contenue dans l’objet. La connaissance des poinçons est alors indispensable.
- La qualité esthétique de l’ouvrage : la pièce est-elle travaillée ? Est-elle composée d’autres matériaux précieux ? Etc…
Primardeco dispose d’un département spécialisé dans l’expertise et la vente aux enchères d’argenterie. Les commissaires priseurs de Primardeco décrivent et valorisent tous vos objets d’orfèvrerie et d’argenterie.
Quelles que soient la nature, la rareté, l’époque de votre argenterie, nos experts sont en mesure de vous fournir la côte et l’estimation du prix de vente. Cette estimation peut être réalisée à partir de photographies et descriptifs que vous leur fournissez sous réserve d’un examen visuel.
L’argenterie aux enchères chez Primardeco
Les ventes aux enchères d’argenterie organisées tous les mois par Primardeco présentent de nombreuses pièces d’orfèvrerie de grande qualité exécutées par les plus grands maitres orfèvres. Réalisées dans les meilleures conditions et retransmises sur DrouotLive, ces ventes aux enchères touchent une clientèle nationale et internationale.
Acquérir de l’argenterie aux enchères se révèle particulièrement avantageux pour les particuliers.
Si son rôle social et financier est actuellement moindre, l’argenterie est toujours très recherchée par les collectionneurs et les particuliers lors des ventes aux enchères.
Aujourd’hui encore de grandes maisons françaises perpétuent ce savoir faire comme Christofle, Puiforcat, Têtard frères, etc.
N.B : Attention à bien distinguer l’argent massif du métal argenté ! (Lire l’article Argent massif VS Métal argenté).
