La faïence : l’or bleu de Nevers

par | Juin 14, 2022 | Objets d'art & antiquités

Le mot « Faïence » vient de Faenza petite ville italienne qui devient, à partir du XVe siècle, un centre majeur de production de céramique. Expérimenté depuis des siècles, l’art de la faïence n’a cessé de se renouveler au cours du temps. Retour sur l’une des productions de faïence les plus renommées : la faïence de Nevers, dont le succès est toujours au rendez-vous en ventes aux enchères.

Qu’est ce que la faïence de Nevers ?

 

La faïence de Nevers désigne une production de céramique qui, comme son nom l’indique, se développe à Nevers dans la seconde moitié du XVIe siècle. 

Louis de Gonzague, seigneur de Mantoue devenu duc de Nevers après son mariage avec Henriette de Clèves duchesse de Nevers, cherche un moyen de faire rayonner sa ville.

Louis_IV_de_Gonzague-Nevers ©Wikipedia
Henriette_de_Nevers ©Wikipedia

C’est alors qu’il décide d’inviter les premiers faïenciers italiens à s’installer à Nevers. Parmi eux, les frères Conrade et Julio Gambin qui importent la technique et le style des faïences italiennes. Grâce à cette initiative, Louis de Gonzague participera grandement à la renommée de Nevers qui deviendra l’un des plus grands centres de production européens de faïence. 

La faïence de Nevers au cours du temps 

 

Le talent des maîtres faïenciers est tel que Nevers est reconnue dès le XVIIe siècle comme la capitale française de la faïence. La multiplication des ateliers ainsi que la maîtrise parfaite de cette technique délicate aboutissent à des productions grandioses qui font leur renommée. Le XVIIe est le grand siècle pour la faïence de Nevers.

Aux XVIe et XVIIe siècles, les faïences sont principalement destinées aux riches intérieurs aristocratiques et aux églises. Mais progressivement, leur usage se démocratise avec la production d’objets plus populaires comme des pots d’apothicaire, de la vaisselle, des cache-pot, etc.

Paire de grands vases en faïence de Nevers ©Primardeco

Si la faïence de Nevers est à son apogée au XVIIe et début du XVIIIe siècle la rude concurrence, notamment de la faïence fine anglaise, entraînera son déclin. 

Sur les douze manufactures présentes à Nevers à la fin du XVIIIe siècle, une seule résistera aux très nombreuses difficultés du XIXème. Aujourd’hui, cinq ateliers emblématiques perpétuent ce savoir faire à Nevers.

Le célèbre bleu de Nevers 

 

L’une des particularités de la faïence de Nevers est la cuisson dite « grand feu ». Le décor est alors apposé sur l’émail encore cru avant d’être cuit à 960° environ.

Les couleurs devant supporter la cuisson à très haute température, la palette est limitée. Seul le jaune, le vert, le violet et le fameux bleu de Nevers peuvent être exploités. Le rouge plus rare, car très délicat, a également pu être utilisé. 

Faïence de Nevers ocre/écru. ©Primardeco

Le décor grand feu est extrêmement délicat, car il ne permet aucun repenti. En effet, le décor étant vitrifié en même temps que l’émail, il ne peut être modifié. Les faïenciers doivent également faire preuve d’une très grande technicité pour maîtriser l’émail cru, matière très volatile et malléable.

La faïence de Nevers doit en grande partie sa réputation à ces somptueux camaïeux de bleus qui ont su séduire les plus grands. Les célèbres bleus de Nevers sont encore aujourd’hui particulièrement recherchés par les musées et/ou collectionneurs désireux d’enrichir leur collection. Ces précieux objets, témoin d’une production originale, suscitent toujours l’intérêt lors des ventes aux enchères

Grand plat cardinale fin XVIIe faïence de Nevers ©Primardeco
Détail Grand plat cardinale fin XVIIe faïence de Nevers ©Primardeco

Ce grand plat cardinale fin XVIIème en faïence de Nevers à décor en camaïeu bleu d’armoiries et de motifs floraux est un bel hommage à l’art de la faïence nivernais. 

Les décors

 

A ses débuts, l’influence italienne marque profondément les décors de la faïence de Nevers. En effet, à cette époque, les faïenciers de la région privilégient des thèmes inspirés de la mythologie ou de la Bible.  

À la fin du XVIe siècle, des décors issus des grands romans de l’époque comme L’Astrée d’Honorée d’Urfé sont privilégiés. Influencés par les porcelaines d’Extrême-Orient, des décors chinois sont réalisés sur les faïences de Nevers à partir du XVIIe siècle.

Faience_with_Chinese_scenes_Nevers_Manufactory_1680_1700 ©Wikipedia

Au cours du XVIIIe siècle, ce sont plutôt des motifs populaires et patriotiques en lien avec la Révolution française et la démocratisation de ces objets qui sont illustrés.

La faïence de Nevers aux enchères 

 

Lors des ventes aux enchères, les céramiques anciennes se vendent à des prix records et notamment les faïences de Nevers du XVIIe siècle, témoins d’un savoir-faire ancestral qui aura connu son apogée. 

Potiches, vases, plats : les lots de faïence de Nevers sont variés et relativement courants dans les salles des ventes. Très fragiles, les exemplaires les plus anciens sont les plus rares et ont donc beaucoup de valeur sur le marché de l’art. 

Ce grand plat XVIIe en faïence de Nevers à décor de bleu et blanc entourant une scène figurant l’archange Saint Michel combattant des créatures symbolisant les forces du mal adjugé 15 100 € en est un bel exemple. 

Grand plat XVIIIe faïence de Nevers ©Primardeco

Encore très prisée, la faïence de Nevers rencontre un franc succès aux enchères. Aujourd’hui, quelques ateliers perpétuent cet art et le Musée de la faïence et des beaux-arts de la ville continue de rendre hommage à ce savoir-faire. Son exceptionnelle collection témoigne de la richesse et de l’originalité de la production de faïence à Nevers à partir du XVIe siècle. 

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