Lors de sa prochaine vente aux enchères d’objets d’art, tableaux et mobilier, Primardeco présentera une magnifique toile de Gustave Leonard de Jonghe. A cette occasion, partons à la découverte de ce peintre belge dont les oeuvres, synonymes de raffinement, d’élégance et de détails, révèlent son immense talent.
Gustave de Jonghe, artiste belge du XIXème siècle
Gustave de Jonghe nait à Courtrai en 1829. Fils du célèbre paysagiste Jean-Baptiste de Jonghe (1785-1844), c’est à ses côtés qu’il commence son apprentissage.
En 1844, son père décède. Il reçoit alors une pension de la Corporation de Courtrai pour l’aider à financer ses études. Quelques années plus tard, il part à Bruxelles et intègre l’Académie Royale des Beaux-Arts de la ville où il sera l’élève du peintre Joseph Navez (1787-1869).
En 1855, il quitte Bruxelles pour Paris. Pendant plus de trente ans, il exposera ses toiles au Salon de la capitale.
Installé à Paris, il fait de fréquents aller-retours vers son pays natal jusqu’à son retour définitif en 1882 alors qu’il est atteint de cécité mettant ainsi fin à toute activité artistique. Il décède à Anvers en 1893.
Des scènes de genre de la bourgeoisie du XIXème siècle
Si ces premières toiles sont dans la lignée de la peinture académique historique et religieuse, il se consacre très rapidement aux portraits et aux scènes de genre. Sensible à l’art de son défunt père, il réalisera également quelques paysages.
Il est très vite réputé pour ses oeuvres raffinées dans lesquelles il dépeint avec beaucoup de précision et d’élégance la vie quotidienne de la bourgeoisie du XIXème siècle. Il réalise, en effet, de nombreux portraits de femmes riches et élégantes dans leurs intérieurs. En privilégiant les scènes d’intérieur et en illustrant le moindre détail, ces toiles deviennent de véritables témoignages du mode de vie de la bourgeoisie de la seconde moitié du XIXème siècle.
Comme le révèlent ces scènes d’intérieur, les décors des maisons bourgeoises sont éclectiques, particulièrement luxueux et aux inspirations japonisantes.
Artiste renommé de son vivant, son talent est largement reconnu. Il reçoit notamment deux médailles d’or : la première à Amsterdam en 1862 et la seconde à Paris à l’occasion du Salon des Artistes Français de 1863. Son oeuvre est dans la lignée d’un autre peintre belge de renom, Alfred Stevens.
La plupart de ces toiles sont aujourd’hui conservées dans des collections privées mais certains de ses chefs d’oeuvres sont visibles au musée d’Orsay ou au musée de l’Ermitage.
Gustave de Jonghe, La Musique
Cette toile d’origine sans cadre, signée en bas à droite présentée aux enchères par Primardeco et expertisée par le cabinet Turquin révèle tout le talent de Gustave de Jonghe.
Il est très probable que le tableau représente, de droite à gauche, le compositeur Franz Liszt, la célèbre George Sand et les trois enfants de Franz Liszt et Marie d’Agoult : Daniel, Blandine et Cosima.
Franz Liszt est au piano, George Sand l’écoute. Représentée avec des cheveux noirs parés d’une fleur et un menton ovale, elle est facilement identifiable. Franz Liszt a régulièrement séjourné dans la somptueuse demeure de George Sand à Nohant, dans les années 1830 – 1840. Les trois enfants de Franz Liszt et Marie d’Agoult : Daniel, Blandine et Cosima sont également représentés et auraient respectivement 10, 12 et 14 ans.
Fidèle à ses habitudes, l’artiste représente cette scène d’intérieur avec beaucoup de détails. Une attention particulière est prêtée au traitement des expressions et au décor.
Probablement exposée à Paris lors du Salon de 1855, cette toile est estimée 8 000 / 12 000€.
Franz Liszt et Marie d’Agoult, un couple mythique du XIXème siècle
Grâce à cette oeuvre vendue aux enchères, Gustave de Jonghe confirme sa position de peintre-historien de son temps. En effet, à l’instar de toute la bourgeoisie de la seconde moitié du XIXème siècle, il se passionne pour l’histoire d’un trio inédit et scandaleux formé par trois grandes personnalités de son temps : Franz Liszt, Marie d’Agoult et George Sand.
Couple mythique du XIXème siècle, la passion débordante et scandaleuse de Franz Liszt et Marie d’Agoult défrayera les chroniques du tout Paris en cette seconde moitié du XIXème siècle. Alors que la comtesse Marie d’Agoult est l’une des femmes les plus en vue de l’aristocratie parisienne, elle fait la rencontre du virtuose du piano, âgé de 21 ans seulement, Franz Listz. C’est le coup de foudre et la comtesse n’hésite pas à quitter mari et enfants pour parcourir l’Europe aux bras de son nouvel amant avec qui elle aura trois enfants. C’est le scandale !
A 18 ans, George Sand est mariée avec l’avocat Casimir Dudevant. Malheureuse dans son mariage, elle multiplie les liaisons amoureuses jusqu’à leur séparation en 1836. En 1834, et par l’intermédiaire de son amant du moment Alfred de Musset, elle rencontre Franz Liszt. Eux aussi, se lient d’amitié et entretiennent des rapports ambigües qui seront vécus comme une véritable torture par Marie d’Agoult qui éprouve pour George Sand un mélange d’amitié et de jalousie.
Au fil du temps, Franz Liszt parcourt le monde et sa relation avec Marie d’Agoult s’étiole. Ils se séparent mais leur amour ne s’éteindra jamais réellement.
Grâce à cette toile vendue aux enchères par Primardeco, nous (re)découvrons un peintre belge extraordinaire. Ces oeuvres raffinées aux nombreux détails et symboles révèlent le mode de vie bourgeois de la seconde moitié du XIXème siècle. Gustave de Jonghe s’érige alors en un véritable peintre-historien de son temps.
