Un marché très riche en pleine croissance
Longtemps rangées au placard, les pièces de mode et de maroquinerie n’étaient guère nombreuses sur le marché de l’art. Progressivement re-découvertes pour leur valeur historique et iconographique, elles envahissent aujourd’hui les salles des ventes. Collectionneurs et amateurs se les arrachent à prix d’or.
Le développement de ce marché est à mettre en parallèle avec le récent attrait pour l’histoire de la mode dont la popularité ne cesse de croître. Les plus grands musées du monde s’en emparent et leurs expositions sur la mode font le plein. Les récents succès du Musée des Arts Décoratifs de Paris avec l’exposition Christian Dior, Couturier du rêve en 2018 ou plus récemment Thierry Mugler, couturissime illustrent ce phénomène.
Les grandes maisons
Hermès, Chanel et Louis Vuitton sont incontestablement les trois grandes stars de ce marché.
Si les pièces de mode sont variées, les sacs à main de luxe restent probablement les articles les plus en vogue. En effet, considérés comme de véritables investissements sur le long terme, ils remportent un franc succès et sont souvent à l’origine de prix record aux enchères.
Certains modèles mythiques des grandes maisons françaises sont particulièrement recherchés par les collectionneurs et les amateurs comme « Le Kelly », « Le Birkin » d’Hermès ou le « 2.55 » de Chanel. Rares, patinés par le temps mais en très bon état de conservation, nettement plus abordables que les exemplaires neufs, ils ont la cote sur le marché de l’art.
Certaines pièces des plus grandes maisons Haute Couture comme le sac matelassé Chanel ou « Le Birkin » d’Hermès sont indémodables. Aussi, les collectionneurs sont-ils convaincus qu’elles ne perdront jamais de leur valeur, bien au contraire !
La célèbre marque en toile enduite, Louis Vuitton, a tout autant de succès lors des ventes aux enchères. Les sacs à main mais aussi les sacs de voyage Keepall remportent un franc succès. Les malles, reflets d’une époque aujourd’hui révolue, sont également très courantes en salle des ventes.
La mode aux enchères : tendance et éco responsable ?
La mode vintage d’occasion c’est chic, tendance, abordable et éco responsable. En effet, les ventes aux enchères ont l’avantage d’offrir une seconde vie à des pièces uniques et originales qui étaient souvent délaissées dans les placards de leur propriétaire.
Contrairement aux autres ventes de spécialité, les ventes aux enchères de mode et maroquinerie vintage accueillent un public très jeune, friand des achats en ligne et de plus en plus adepte à un mode de consommation dit responsable. Plus sensibilisée aux questions environnementales et consciente des dégâts de la fast-fashion, cette génération renoue avec un mode de consommation plus durable et éthique. Les grandes marques de luxe, synonymes de qualité et de durabilité, représentent alors une nouvelle alternative pour cette jeune génération.
De plus, les récents événements liés à la crise du Coronavirus, comme la fermeture des boutiques, ont renforcé l’attrait de ce public pour les ventes aux enchères Online.
Ainsi cette clientèle, plus jeune, en quête de pièces uniques et originales, soucieuse de son mode de consommation et déjà convaincue par les sites de e-commerce en ligne a révolutionné le marché de la mode et de la maroquinerie vintage aux enchères.
Le vintage, des enchères records
Certains modèles rares et précieux s’envolent à des prix record aux enchères et se vendent alors plus cher que des oeuvres d’art !
L’estimation d’une pièce haute couture est extrêmement complexe et les prix peuvent très fortement varier en fonction de la rareté du modèle, de son histoire et éventuellement de son iconographie. Aussi, notons qu’au sein d’une même maison les estimations peuvent considérablement fluctuer en fonction des modèles. Un sac « Rodéo » de la marque Hermès sera estimé a seulement quelques centaines d’euros tandis qu’un Birkin ou un Kelly classique, si il est en bon état, sera estimé entre 1000 et 1500€.
Le marché de la mode et de la maroquinerie vintage aux enchères a le vent en poupe. Il n’échappe cependant pas aux contrefaçons et aux restaurations, véritables bêtes noires de toutes les grandes maisons. Il convient dès lors de faire appel à des spécialistes en la matière. Le travail du commissaire priseur consiste à authentifier et légitimer les pièces proposées aux enchères.