Emblématiques des Arts décoratifs de la fin du XVIIIe siècle, les pendules au Nègre sont relativement rares en salle des ventes. Symboles d’une époque aujourd’hui révolue, remontez le temps grâce à ces pièces uniques.
A l’origine
Le modèle dit de « pendule au Nègre » est inventé sous le Directoire, alors que le monde de l’horlogerie est en pleine mutation. Basé sur un contraste très fort entre le bronze patine du « nègre » et l’éclat des décors en bronze doré, il connaît un succès retentissant.
Reflet du goût pour l’exotisme qui envahit les arts et la littérature sous le Directoire, les pendules au Nègre témoignent de toute la fascination qu’exerce le Nouveau monde en Europe. C’est sous le Directoire et l’Empire que les plus beaux modèles de pendules au Nègre furent réalisés.
Le terme de « nègre » désigne indifféremment les Africains, les Amérindiens, et de manière générale, toute personne victime de l’esclavage.
Parallèlement aux sujets illustrant les grands romans de l’époque, le thème privilégié pour ce type de pendule est celui des Noirs au travail exerçant des petits métiers : le Noir ramassant du coton, le Noir jouant du tambour…
Le première modèle de pendule au nègre est réalisé par les horlogers du roi Furet et Gaudron en 1784 pour Marie-Antoinette. La « négresse enturbannée », considérée comme une des plus belles pièces du genre, fera office de modèle.
Le mythe du Bon Sauvage
Alors que les récits de voyage plongent l’Europe des lumières dans une sorte de rêve d’exotisme, le mythe du Bon Sauvage se développe. Inspiré des grands romans de l’époque comme Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre et porté par les grands penseurs des Lumières, le mythe du Bon Sauvage est un concept philosophique qui désigne les hommes qui vivent à l’état de nature.
Inspirées par le mythe du Bon Sauvage, les pendules au Nègre mettent en scène des personnages souvent joyeux et idéalisés.
Des chefs d’oeuvre des Arts décoratifs
Finement ciselées, les pendules au nègre sont de véritable chefs d’oeuvre des Arts décoratifs.
Symbole du génie de l’artisanat français, elles nécessitent la coordination de plusieurs corps de métier :
- Un dessinateur pour imaginer et concevoir le modèle.
- Un bronzier. Certains en feront leur spécialité comme Pierre-Philippe Thomire ou Jean-Simon Deverbie (1764-1824), maître incontesté de la discipline.
- Un doreur
- Un horloger
Alors qu’une attention particulière est accordée à la mise en scène, la fonction première de l’objet est reléguée au second plan, si bien que le cadran de l’horloge est souvent dissimulé.
Les pendules au Nègre aux enchères
Dès leur apparition, les pendules au Nègre connaissent un succès retentissant. Aujourd’hui, elles se vendent à prix d’or en ventes aux enchères. Relativement rares, recherchées par les collectionneurs du monde entier, ces pièces unique attisent toujours autant la curiosité.
Reflet d’une époque, chefs d’oeuvre des arts décoratifs, ces pièces historiques et artistiques ne cessent de séduire. Rendez-vous vendredi 09 février prochain pour assister à la vente aux enchères d’un modèle charmant daté de la fin du XVIIIe-début du XIXe siècle. Résultat : 11 200€