Le Second Empire débute lorsque Louis Napoléon Bonaparte, alors Président de la France, provoque un coup d’Etat et dissout l’Assemblée Nationale le 2 décembre 1851. Un an plus tard, il devient officiellement Empereur des français. S’ouvre alors l’une des périodes les plus riches et les plus importantes de l’Histoire de France.
Dès le début de son règne, l’Empereur exprime le souhait de pousser son pays à plus de grandeur. Unique en leur genre et fréquents en salle des ventes, les bijoux Napoléon III sont le reflet d’une période prospère pour l’industrie, le commerce, mais aussi pour les arts et notamment la joaillerie.
La France sous Napoléon III
Le Second Empire est une période importante de modernisation économique, sociale, financière et urbanistique pour la France. Grands travaux entrepris dans tout le pays et en particulier à Paris sous la direction du baron Haussmann, révolution des transports, croissance économique et décollage industriel ont lieu à cette époque.
La joaillerie n’échappera pas à cette modernisation générale et de nombreuses innovations techniques verront le jour sous le règne de Napoléon III. En 1854, le métal et l’aluminium sont mis au point. Moins onéreux, ils sont rapidement adoptés par les joailliers et permettent l’apparition des fameux « bijoux fantaisie ». Si le bijou se démocratise peu à peu, il est encore orné de pierres précieuses et par conséquent réservé à une certaine partie de la population.
Cette parure Napoléon III de style Louis XVI en métal doré et émail bleu, à décor de nœuds de ruban et de perles vendue aux enchères par Primardeco est caractéristique des bijoux fantaisie de l’époque.
Les Expositions universelles, phénomène majeur du XIXe siècle, eurent une influence considérable sur le développement des arts. Grâce aux concours visant à récompenser les plus belles créations, les grandes maisons joaillières de l’époque se lancent dans une compétition acharnée donnant naissance à des créations toutes plus spectaculaires les unes que les autres. C’est par exemple dans ce contexte que la maison Mellerio invente le concept des bijoux transformables.
Fournisseurs des principales têtes couronnées d’Europe, les joailliers parisiens jouissent d’une immense réputation à travers tout le continent sous le règne de Napoléon III. Parée de ses plus beaux ornements, l’élite européenne et parisienne n’a qu’un seul but : briller aux fêtes impériales.
Les fastes du Second Empire
Sous le Second Empire, sont organisées de grandes fêtes impériales au Palais des Tuileries ou à Compiègne. N’importe quel événement officiel est, en effet, prétexte à des réceptions d’envergure toutes plus somptueuses les unes que les autres.
Lieu de fastes et de raffinement, les fêtes impériales revêtent un caractère officiel où se presse une élite internationale et élégante. Soucieuse d’y faire bonne figure, elle prête une attention très importante à sa toilette et sa parure. Grâce à une clientèle chaque fois plus nombreuse et exigeante, l’industrie textile et joaillière jouissent d’un extraordinaire dynamisme.
Sous le Second Empire, la mode et les bijoux deviennent un moyen d’affirmer sa position sociale. Les dames de la cour se couvrent de bijoux et font appel aux plus grandes maisons parisiennes pour réaliser leurs rêves les plus fous. Les bourgeoises, quant à elles, se contentent de pendentifs, miniatures ou médailles en or d’inspiration antique plus sobres.
Sous le règne de Napoléon III, on assiste à une véritable révolution dans la mode du costume féminin avec l’apparition des robes crinolines. Un peu plus échancrées au niveau du buste, elles offrent la possibilité de se parer de sautoirs ou de colliers draperie mettant en valeur ces décolletés. Lors de sa prochaine vente aux enchères, Primardeco présentera un magnifique exemplaire de ces colliers draperie particulièrement en vogue à l’époque.
L’influence de l’impératrice Eugénie
En 1853, Napoléon III se marie avec une jeune fille de la noblesse espagnole : Eugénie, comtesse de Téba, fille du comte de Montijo.
Devenue impératrice préférée des Français, Eugénie jouera un rôle politique majeur. Dotée d’une beauté insolite, elle devient une grande source d’inspiration pour la cour qui admire son élégance et cherche à tout prix à l’imiter.
Soucieuse d’honorer son nouveau statut, l’impératrice Eugénie accorde une grande importance à son apparence et passe de très nombreuses commandes auprès des plus grandes maisons joaillières de son temps comme la maison Mellerio, la maison Chaumet ou la maison Boucheron. Ces commandes donnent naissance à des bijoux d’exception, véritables chefs d’oeuvres des arts joailliers et dont beaucoup sont aujourd’hui conservés dans les plus grands musées du monde.
Fervente admiratrice de la reine Marie-Antoinette, l’impératrice Eugénie manifeste un goût marqué pour le XVIIIe siècle. C’est ainsi que les créations joaillères du Second Empire s’emparent du style néo-Louis XVI.
Comment reconnaitre un bijou Napoléon III ?
Il est important de souligner que cette appellation désigne tous les bijoux créés par de les joailliers français des années 1850 à 1870. Un bijou Napoléon III est facilement identifiable. En effet, leur style unique et quelques généralités constantes permettent de les distinguer aisément.
Sous le Second Empire, les joailliers créent un style unique en son genre, savant mélange des influences passées (XVIIIe siècle, Grèce et Egypte antique). On observe également à cette époque l’émergence d’une tendance naturaliste qui ne cessera de s’accentuer lors des décennies suivantes.
Les bijoux Napoléon III ont pour principale caractéristique d’être des ornements opulents et éclectiques mêlant des pierres de nature diverse aux couleurs contrastées (noir, rouge, pourpre, etc). C’est également une période où le mélange des matières est privilégié : de l’écaille des tortues aux émaux en passant par l’ébène. Franges, pompons, noeuds et rubans agrémentent les colliers, broches et pendants d’oreilles.
Les bijoux en corails sont également très appréciés à cette époque.
Les perles fines sont particulièrement mises à l’honneur sous le Second Empire. En effet, quelle que soit leur forme (ronde, en goutte, en poire ou baroque) elles occupent une place importante dans les créations joaillières de l’époque.
Ce pendentif vendu aux enchères par Primardeco illustre parfaitement la place prépondérante des perles sous le règne de Napoléon III.
Sous le Second Empire, les bracelets et les colliers sont les ornements les plus prisés. Les bracelets sont larges et ornés d’imposants éléments décoratifs en leur ventre. Souvent en or, une attention particulière est portée au travail des ciselures et des émaux.
La défaite de Sedan, le 4 septembre 1870 annonce la fin de cette grande période de l’histoire de France, marquée par de nombreux bouleversements économiques, politiques, sociaux et culturels. Napoléon III et l’impératrice Eugénie auront joué un rôle essentiel dans le développement des arts et de la culture et les bijoux n’échapperont pas à cette tendance : ils auront joui des fastes du Second Empire.
Actuellement, les bijoux Napoléon III sont en vogue. Relativement fréquents en salles des ventes, leur prix varie d’une vente aux enchères à une autre. En effet, le prix des bijoux anciens Napoléon III peut aller de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros en fonction de la qualité et de l’originalité des modèles présentés. Consultez les catalogues des ventes aux enchères de bijoux de Primardeco pour admirer les merveilles de cette époque.