A plusieurs reprises, Primardeco a vendu aux enchères des oeuvres majeures de Tsuguharu Foujita. Partons à la rencontre de cet artiste franco-japonais de renom qui a su séduire le Paris des années folles et dont les toiles s’envolent à prix record lors des ventes aux enchères.
Ses débuts au Japon
Foujita naît le 27 novembre 1886 à Tokyo. Issu de la grande aristocratie japonaise, il reçoit une éducation traditionnelle. A cette période, le pays s’ouvre progressivement à l’Occident et son père, qui fréquente des cercles littéraires de l’avant-garde, sensibilise toute sa famille à la culture occidentale.
Dès l’âge de 6 ans, Foujita s’exerce au dessin en s’inspirant des plantes et des insectes de son jardin. Dès son plus jeune âge, il se démarque par sa personnalité excentrique et singulière.
En 1904, Foujita intègre l’Ecole des beaux-arts de Tokyo et suit les enseignements de la section « peinture occidentale ». Parallèlement, il commence à suivre des cours du soir de français. Il rêve alors secrètement de rejoindre Paris, capitale des avant-gardes en ce début du XXème siècle.
Le Paris de la bohème
En 1913, tout juste diplômé, il part à Paris et s’installe à Montparnasse. Considéré comme le quartier de la bohème, tous les artistes de l’avant-garde y vivent et y travaillent. C’est ainsi qu’il rencontre les grands de son temps dont Picasso, Modigliani, Soutine, Brancusi, Giacometti et tant d’autres qui seront à l’origine de la naissance de l’art moderne. C’est également à ce moment-là qu’il rencontre la fameuse Kiki de Montparnasse qui sera sa muse pendant quelques années.
Séduit par la peinture moderne, mais aussi le cubisme, Foujita rejoint le cercle d’artistes de l’Ecole de Paris. S’il ne cache pas son attrait pour l’avant-garde, il conserve son japonisme et en fait une singularité. Tout en s’inspirant des grands maîtres européens comme Michel Ange, Poussin, Velazquez, Foujita garde en tête les enseignements sur la peinture japonaise. Il formulera d’ailleurs le souhait de créer « une peinture dont le style ne sera ni japonais, ni occidental ».
Grâce à cet univers artistique singulier qui allie merveilleusement l’Orient et l’Occident, il devient très vite l’emblème de l’amitié franco-japonaise.
Un personnage haut en couleur
Celui qui se considère comme « le plus japonais des Parisiens et le plus parisien des Japonais » a très vite conscience de la nécessité de se démarquer de ses contemporains. C’est alors qu’il s’invente un personnage, celui d’un dandy extraverti aux lunettes rondes, à la coupe au bol, à l’androgynie et à l’accoutrement si caractéristiques.
Un art figuratif unique
Dans les années 20, il est l’un des peintres les plus en vogue de l’Ecole de Paris. Considérée comme l’une des périodes les plus productive et réussie de sa carrière, l’artiste se démarque et adopte les principaux marqueurs de son art.
La femme et les chats deviennent ses sujets de prédilection. Grâce à des traits d’une extrême finesse et à ses fameux fonds blancs laiteux, il peint des figures féminines sublimes, d’une très grande élégance qui feront sa renommée.
Ce dessin de Foujita vendu aux enchères par Primardeco et adjugé 59 520€ rassemble tous les codes chers à l’artiste dans les années 20. L’artiste représente cette Jeune fille aux nattes telle une madone grâce à ses traits fins et à son style en noir et blanc unique.
Alors qu’il affirmera peindre « des tableaux qui ne s’expliquent pas, mais qui suscitent l’imagination », Foujita est à l’origine d’un art figuratif inédit qui allie Orient et Occident. En total contre-pied de ses contemporains qui privilégient pinceaux larges, brosses et couleurs vives, il réalise des peintures à l’huile à la palette de couleurs limitée en privilégiant le pinceau fin.
Le retour en France
Dans les années 30, il part voyager en Amérique latine avant de rejoindre son pays natal où il importe sa vision de l’art et les souvenirs de sa vie parisienne. C’est un franc succès, mais dès les années 50, il retourne en France.
A la fin de sa vie, Foujita produit des oeuvres extraordinaires inspirées de la Renaissance, mais toujours fidèles à la tradition japonaise. Ce chef d’oeuvre vendu aux enchères par Primardeco, Jeune fille aux oiseaux (1956) et adjugé 412 500 € est un très beau témoignage de sa pratique artistique à la fin de sa vie. Ce portrait rêvé est un merveilleux témoignage de l’art de Foujita parvenu à allier deux cultures pourtant si différentes. Cette toile a suscité une bataille d’enchères avant d’être remportée par un collectionneur français.
Un travailleur acharné et solitaire
Artiste franco-japonais fascinant aux multiples facettes, Foujita développe un art complexe et complet. De la photographie au dessin en passant par l’illustration, l’art du spectacle et la peinture, il expérimente différentes formes d’art au cours de sa vie.
Foujita s’éteint en 1968 à Zurich et repose aujourd’hui à Reims dans la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix qu’il fait édifier en 1963 avant de la décorer entièrement. Elle sera achevée deux ans avant sa mort.
L’authenticité, une garantie de la vente aux enchères
L’authenticité des oeuvres de Foujita vendues aux enchères est souvent appuyée par un certificat délivré par Sylvie Buisson, historienne de l’art, expert international de la vie et de l’oeuvre de Foujita auprès de l’Union française des experts et auteur du catalogue Général Raisonné de l’Oeuvre de Léonard Foujita depuis 1987.
Récemment, la Jeune femme aux mains levées de Foujita, vendue aux enchères par Primardeco et adjugée 34 400€, était accompagnée d’un certificat d’authenticité de Sylvie Buisson.
Les ventes aux enchères peuvent être l’occasion de redécouvrir des oeuvres et ainsi de compléter les connaissances sur cet artiste. Aussi, toutes les toiles vendues aux enchères sont inscrites dans le catalogue raisonné de Foujita.
Dans certains cas, les oeuvres peuvent déjà avoir été répertoriées et inscrites au catalogue raisonné.
Foujita, artiste singulier et excentrique, figure emblématique du Montparnasse des années Folles sera parvenu à créer un pont inédit entre l’Orient et l’Occident. Les toiles de cet immense artiste, d’une très grande finesse et élégance, très recherchées par les collectionneurs du monde entier sont à l’origine de véritables batailles lors des ventes aux enchères publiques.